Mannequin
Huile sur toile,1950 - (130x97 cm)
Le Montparnasse de l’après-guerre est en proie à une effervescence artistique à laquelle Antoni Clavé prend part. Il s’inspire de son quotidien : série d’ « arlequins » représentant de jeunes enfants en costume aux losanges multicolores tel qu’en porte son jeune fils pour se déguiser ; série de « mannequins » alors qu’il travaille à la réalisation de décors de théâtre et de ballets ou encore de costumes de comédiens ou de danseurs. C’est le cas de cette œuvre dans laquelle Antoni Clavé apporte une dimension poétique particulière en transformant le visage du mannequin de bois en visage féminin mélancolique au regard perdu, inaccessible.
Par la mise en page au cadrage rapproché et l’économie de moyens (peu de couleurs, ton sombre), Clavé invite le spectateur dans l’intimité d’un corps amputé et pourtant indolore. Posé sur une chaise (dans un coin de l’atelier?) le corps comme en attente d’un prochain essayage, d’une prochaine mise en scène. Par delà la référence picassienne, c’est une œuvre clé qui annonce les séries de rois et des guerriers qui firent la reconnaissance d’Antoni Clavé.