Entre 1974 et 1976 illustre un livre de bibliophilie, « La Gloire des rois » de Saint-John Perse. Pour cet ouvrage exceptionnel, Clavé travaille sur Vélin d’Arches pur chiffon et allie les gaufrages purs et les trompe-l’œil illusionnistes aux effets de matière singuliers grâce au carborundum. Ses recherches, ce travail particulier, influenceront sa peinture : à partir de 1977, Clavé créée des huiles sur toiles au titre sans équivoque, « À saint-John Perse » qui sont autant d’illusions de toiles pliées, froissées et gaufrées, parfois estampillées.
« Tela arrugada » date de 1979 et est directement issue de ce travail. Faussement austère, la toile s’inscrit dans la droite ligne du baroque espagnol de Ribera, Velasquez et Murillo. Toute en contrastes de noirs et de blancs ainsi qu’en subtils dégradés de gris, cette huile sur toile happe le spectateur. Le regard se perd volontiers dans le velouté illusionniste d’une toile qui n’a plus rien d’immaculé. Les grands aplats latéraux et du premier plan replacent Clavé dans son époque.
« Tela arrugada » a été exposée en 1984 lorsque Clavé représentait l’Espagne à la Biennale de Venise. Cette œuvre à la fougue baroque est visible à l’espace Paul Rebeyrolle d’Eymoutiers jusqu’au 27 novembre 2016.