Organisée dans le cadre des célébrations internationales du cinquantième anniversaire de la mort de Pablo Picasso (1881-1973) et sous le commissariat d’Éric Troncy, L’écho de Picasso met en relation l’œuvre de Picasso avec celle d’artistes contemporains qui, d’une manière ou d’une autre, en ont fait ou en font résonner l’écho, parmi lesquels son ami Antoni Clavé avec un superbe hommage au Greco « Caballero sur fond noir ».
Dès l’origine, l’œuvre de Picasso a « résonné » aux oreilles de plusieurs générations d’artistes, de son vivant et après sa mort, pour toutes sortes de raisons. Chaque époque a trouvé de nouvelles résonances en fonction des idées proposées par ces artistes. Ceux qui ont été portés par la logique des avant-gardes du XXe siècle ont réalisé des développements stylistiques inspirés de ceux initiés par Picasso, ou ont simplement exploré les possibilités offertes par les stratégies de représentation du cubisme avec l’ambition claire de se confronter aux fruits de l’exploration et de la créativité de Picasso pour éventuellement les dépasser.
Un certain nombre de ces œuvres de différentes périodes portent l’empreinte des techniques novatrices de Picasso, libérées des contraintes stylistiques. Elles vont du fer soudé au bronze peint, du collage à l’utilisation de matériaux quotidiens comme supports ou éléments constitutifs d’une œuvre d’art. Elles englobent également la céramique, une technique que Picasso a été l’un des premiers à inscrire dans le langage artistique de la seconde moitié du XXe siècle.
Aujourd’hui, avec l’hypothétique fin des avant-gardes, et d’autant plus que la peinture figurative semble avoir provisoirement retrouvé ses lettres de noblesse, l’extraordinaire inventivité formelle de Picasso, sa formidable liberté stylistique, son peu d’intérêt pour les conventions et sa créativité compulsive pèsent sur les artistes contemporains. Il est probablement le seul artiste aussi fréquemment cité, interprété, évoqué, repris, commenté et célébré dans les œuvres de ses pairs contemporains et ultérieurs.
Quoi qu’il en soit, il y a tôt ou tard une épiphanie Picasso inévitable dans la vie de tout artiste » Marina Faust, 2023
À voir au musée Picasso Málaga jusqu’au 31/03/2024