Bonne année III
C’est la saison des vœux ! Santé, bonheur, prospérité…
Les souhaits conventionnels devenus pratiquement obligatoires remontent à une tradition longue de plusieurs siècles. Plus récemment, la carte de vœux proprement dite date de 1843, lorsque Sir Henry Cole décide de commercialiser une carte lithographiée conçue par le peintre John Callcott Horsley. Moderne et séduisante, elle fut rapidement adoptée puisqu’elle permettait de ne plus se déplacer pour présenter des vœux…
Mais pourquoi ce titre pour un tableau de près de 2 mètres de haut ?
Depuis le début des années 1970 Clavé a pris l’habitude d’envoyer des vœux personnalisés à ses amis proches, des petits collages originaux et autres attentions artistiques destinées au cercle des intimes.
Il ne s’agit bien sûr pas de ça ici. Le panneau est long et étroit (moins d’un mètre de large), l’effet longiligne est accentué par la composition géométrique, construite sur un axe central composé de collages d’« hankos » monochromes et de longues coulures de peinture. Du fond noir et brun se dégagent ces collages tels une fenêtre encadrée de sombres meneaux. L’œuvre cependant est loin d’être obscure. Les tons subtils proches de ceux du brou de noix sont illuminés comme par enchantement par les modestes papiers déchirés et les projections de peinture blanche et rouge. L’alchimie de l’artiste transmute l’obscurité en un scintillement lumineux. Clavé achève son tableau le 1er janvier 1987. Il l’intitule « Bonne année ».