11 setembre – Diada Nacional de Catalunya – Focus 21

Le 11 septembre : fête nationale de la Catalogne, Diada Nacional de Catalunya.

La Diada commémore la chute de Barcelone, tombée aux mains des troupes du roi d’Espagne le 11 septembre 1714 après 14 mois de siège. C’est la dernière bataille de la guerre de Succession d’Espagne, qui opposa de 1701 à 1714 l’archiduc Charles-Louis d’Autriche, soutenu par la Grande Bretagne, les Provinces Unies (Pays-Bas) l’Autriche et le Portugal, à Philippe V d’Espagne, petit-fils de Louis XIV soutenu par la France.

Depuis 1886, on commémore la dernière défense de Barcelone chaque année. En 1888, à l’occasion de l’exposition universelle, une sculpture en hommage à Rafael Casanova est érigée, non loin de la place Urquinaona, lieu idéal pour se rassembler lors de la Diada. Casanova était le premier ministre de la Catalogne (conseller en cap) lors de la chute de Barcelone en 1714. Résistant jusqu’au dernier instant, il fut blessé lors de la prise de la ville et devint un héros du catalanisme. Les défenseurs de la ville sont en effet considérés comme des martyrs, morts pour sauver l’identité et les institutions catalanes. C’est ce symbole que les Catalans retiennent du 11 septembre et non pas la défaite face aux Bourbons. Symbole de la lutte pour les libertés de Barcelone, Casanova est encore honoré chaque 11 septembre par une gerbe de fleurs déposée au pied de sa statue par le président de la Catalogne.

À partir de 1936, comme quasiment tous les symboles identitaires catalans, la Diada fut interdite par le général Franco, mais célébrée dans la clandestinité. Ce tableau au titre explicite date de 1977, deux ans après la mort de Franco, première année où la Diada est à nouveau autorisée. Le 11 septembre est évidemment une date très importante pour le catalan qu’est Antoni Clavé. L’œuvre est une revendication politique. Selon la légende, au IXe siècle, Guifré el Pilós (Guifred le Velu) le comte de Barcelone fut blessé au combat. Le soir, Louis le Pieux, empereur franc, se rend dans la tente de son vassal, allongé sur sa couche ; près de celle-ci se trouve son bouclier en or. Louis trempe quatre doigts dans la blessure ouverte du comte et trace, d’un geste, les quatre barres rouges -donnant ainsi à la Catalogne ses armoiries : la Senyera. Le drapeau de la Catalogne présente dans ce tableau quatre bandes horizontales rouges sur fond or et semble flotter au vent tel un oriflamme. Pourtant, l’œil du spectateur s’arrête sur l’angle inférieur droit où la peinture rouge dégouline du drapeau telle une blessure. De même la trace de main rouge sang en bas à droite matérialise la part de souffrance et d’humiliation qu’a connu la Catalogne sous la dictature.

Trois ans plus tard, le Parlement de Catalogne officialise cette fête et la qualifie de « nationale » en l’incluant dans ses lois. Ainsi, les symboles de la Catalogne sont désormais sa fête: la diada, son hymne et son drapeau. Aujourd’hui, le 11 septembre est non seulement l’occasion pour les indépendantistes de manifester et de revendiquer leurs idées, mais aussi une gigantesque célébration pendant laquelle familles et amis envahissent les rues pas seulement pour manifester puisque des concerts gratuits et des animations sont organisées un peu partout dans la ville.

Le Parlement de Catalogne, Parlament de Catalunya et le Gouvernement catalan, Govern de Catalunya organisent des portes ouvertes. C’est l’occasion de (re)découvrir ce tableau de Clavé et les salles qui lui sont dédiées au palais de la Generalitat de Catalunya.